La fin de l’été m’a amenée à Chanceaux-près-Loches en Touraine où se tenait la XXe édition de « La Forêt des Livres », l’événement littéraire de la rentrée. La particularité de ce salon est que les auteurs dédicacent en pleine nature, au milieu des arbres et, pour les plus chanceux, à l’ombre des platanes centenaires. Mais la question essentielle de cette journée était la suivante : quel livre va m’interpeller suffisamment pour que j’alourdisse mes valises déjà pleines à craquer ! Plus de 200 auteurs, dont la plupart très connus comme PPDA, Stéphane De Groodt, Christophe Lambert ou encore Jean Tulard ; d’autres qui le sont moins, mais qui méritent de l’être comme Eric Pincas. En tous les cas, le choix était au rendez-vous : polars, romans historiques, biographies, poésie même avec Francis Lalanne, bref un choix impressionnant à tel point qu’à la fin, on est un peu perdu.
C’est ce que je me disais, alors que je flânais le long des berges du ruisseau situé en bas du château, me reposant de toute cette foule qui se pressait ; qui, pour voir Pierre Perret, cet autre pour voir Jean-Pierre Coffe ou même cette petite fille impatiente de parler à Maureen Door.
Mais, mes pas me ramenaient invariablement vers la grande allée bordée de platanes qui vous abritait des rayons de soleil, en cette chaude journée de fin d’été.
Et soudain, j’ai aperçu Marina Carrère d’Encausse… si, si, vous la connaissez tous : elle présente le « Magazine de la santé » avec l’incontournable Docteur Michel Cymes. Mais que peut-elle bien avoir écrit, me suis-je demandée ! Un livre lié à la médecine ? Un remake du « Malade imaginaire » de Molière ? Ou alors une rétrospective des moments les plus « hot » de son émission ?
Eprise de curiosité, je me suis approchée, jouant des coudes pour me frayer un chemin parmi la foule qui se pressait à son stand. La couverture rouge de son livre m’a intriguée et le titre aussi « Une femme blessée ».
La quatrième de couverture, toute en sobriété, comme la première d’ailleurs, comportait bien évidemment un résumé de l’histoire.
Un roman, voilà ce qu’elle avait écrit, un vrai, un beau roman sur nous, les femmes, mais pas n’importe quelles femmes : celles qui sont victimes de ce qu’on appelle « les crimes d’honneur ». Evidemment, en avocat que je suis, je n’ai pas pu m’empêcher de l’acheter et vous savez quoi, j’ai eu le dernier exemplaire !!!
Le serrant précieusement contre moi, fendant la foule pour aller rejoindre mon stand (et oui, je dédicaçais aussi ce jour-là, mais je suis arrivée à m’éclipser une heure pour vous, pour vous trouver les livres de la rentrée littéraire), j’ai rangé précautionneusement ce livre parmi mes affaires. Il me tardait que cet événement s’arrête pour que je puisse commencer à lire ce roman qui m’attirait.
Et vous savez quoi, sans vous dévoiler son contenu, il nous rappelle que la condition de la femme, dans certains pays, est terrible et il vous donne une force incroyable pour avancer tous les jours, car franchement nos problèmes, à côté de ce que vivent ces femmes, sont ridicules. Vous aurez presque honte de vous mettre en colère parce que vous avez filé votre collant ou renversé du café sur votre corsage.
Ce roman a finalement clôturé mes vacances et a symbolisé ma « rentrée » judiciaire. Eh oui, je vais moi aussi retrouver mes « femmes blessées » victimes de violences conjugales.
D’ailleurs, à ce sujet, je vous réserve une surprise dans quelques semaines… il va falloir être patients ! Bonne rentrée à vous tous et à bientôt.
Léa.
Une femme blessée – Marina Carrère d’Encausse aux éditions Anne Carrère