Musique 10

Il était une fois… Jean-Baptiste Sparr-Trescases

IL ÉTAIT UNE FOIS…

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Il était une fois un jeune écolier qui voulait être dispensé de musique. Pour y arriver il devait simplement accepter de participer à un concours de chant. On ne lui demandait pas de gagner… juste de participer !

Et voilà comment, parce que bien-sûr il a remporté le concours, a débuté une belle carrière pour J.B.

Ce catalan d’adoption, d’origine péruvienne, aime la vie et sa joie de vivre est contagieuse. Il manie l’humour avec une aisance incroyable et les moments passés en sa compagnie à Paris en mars dernier ont laissé une trace indélébile dans notre coeur. Il faut dire que J.B. est de ces êtres rares que l’on a, au bout de quelques secondes, l’impression de connaître depuis toujours.

Celui qui reprend avec brio les chansons des plus grands, est touchant et impressionnant lorsqu’il interprète ses propres chansons. Sa fragilité le rend fort, sa sincérité le rend attachant et son talent le hisse indubitablement en haut de l’affiche !

Il était une fois… J.B.

Venez… c’est par ici !

 

 

 

Catalin’arts : Bonjour Jean-Baptiste, peux-tu te présenter brièvement pour nos lecteurs ?

J.B. : Je m’appelle Jean-Baptiste Sparr-Trescases, je suis de Perpignan, originaire du Pérou. Mon papa est alsacien, ma maman catalane d’où mon nom très compliqué. Je suis devenu catalan par adoption.

Catalin’arts : Puis-je t’appeler J.B. ce sera plus court (rires)

J.B. : Oui mes amis m’appellent « JB » c’est plus simple !

 

Catalin’arts : Entrons dans le vif du sujet… à 12 ans tu es déjà sur scène. Tu chantes dans la comédie tirée du roman de Théophile Gautier « Le roman de la momie » . Comment as-tu été choisi et quels souvenirs gardes-tu de ce premier contact avec le monde artistique ?

IMG_2458J.B. : En fait c’est parti tout bêtement d’un pari avec mon professeur de musique. Il m’a carrément proposé de me dispenser de cours de musique si je passais le casting ! Imagine ! Ni une ni deux, j’ai pris le train pour Toulouse et j’ai passé le casting. Il a tenu parole, j’ai eu 20 en musique toute l’année. J’étais aux anges…

Seulement voilà quelques mois plus tard les organisateurs me contactent… j’étais pris ! j’avais réussi ! Je leur ai expliqué que j’avais participé à la suite d’un pari etc. mais que je n’étais pas intéressé, que je cédais volontiers ma place… Bien que surpris, sans doute déçus forcément, ils ont accepté. Je pensais que c’était terminé, mais non ! mon remplaçant est tombé malade et voilà comment j’ai fini par accepter de participer pour les dépanner. « Je vous dépanne une fois et c’est terminé ! » .

Catalin’arts : C’était le destin d’après toi ?

J.B. : Je ne sais pas. Je me souviens qu’à l’époque ils ont insisté… « Tous les candidats ont participé pour gagner, ils rêvaient tous de l’emporter. Tu t’es prêté au jeu, tu as été choisi… alors pourquoi ne pas participer ? ». Voilà pourquoi j’ai accepté… En fait c’est impressionnant la première fois… et puis on y prend goût (rires).

Catalin’arts : La chanson, la scène, ce métier… ce n’était donc pas un rêve pour toi ?

J.B. : Non, comme je te l’ai dit tout a démarré de ce pari. Dire qu’aujourd’hui si je n’étais pas chanteur je serais bien en peine de te dire ce que j’aurais pu faire !

Catalin’arts : Pas de souci Catalin’arts t’a trouvé un métier… sois patient…

J.B. : Parfait si je dois me reconvertir je saurai quoi faire ! (rires)

 

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Copyright : JB Sparr-Trescases

 

Catalin’arts : Après cette expérience, te souviens-tu de la première chanson que tu aies interprétée sur scène et de ton état d’esprit à ce moment-là ?

J.B. : Bien-sûr ! C’est une ancienne chanson d’un « Monsieur » que j’adore… Charles Aznavour. « Je m’voyais déjà … en haut de l’affiche… en dix fois plus gros que n’importe qui mon nom s’étalait… » je m’en souviens parfaitement. C’est la première chanson que j’ai interprétée sur scène devant du public. Par la suite j’ai plus souvent chanté « New York, New York » et ce depuis l’âge de 14 ans. Mais j’aime toujours autant « Je m’voyais déjà ».

Catalin’arts : Quel regard a porté ta famille sur ton choix de métier et t’a-t-elle aidé, appuyé ?

J.B. : Mes parents m’ont toujours soutenu, ils m’ont toujours dit que ma vie m’appartenait et que je pouvais en faire ce que je voulais, ce qui me plaisait, l’essentiel étant que je sois heureux. C’est ce qui me fait avancer dans la vie.

Mon père est directeur d’entreprise et ma mère ne travaille pas. Tous deux viennent très souvent aux spectacles. C’est plus difficile pour mon père avec son emploi du temps… Je me souviens que parfois on se croisait sur l’autoroute pour manger un morceau ensemble.

Ma sœur chantait aussi… J’ai eu une sœur passionnée par la musique et nous avons eu l’occasion de chanter très souvent ensemble (silence).

 

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Copyright : JB Sparr-Trescases

 

Catalin’arts : Tu t’es fait un nom avec des reprises puis en 2013 tu t’es lancé. Tu as sorti un single de deux chansons « Cinéma » et « Se retrouver seul « . En moins d’un mois tu passes la barre de 100/150.000 vues avec la vidéo du clip « Se retrouver seul » qui est une chanson hommage à ta sœur malheureusement disparue trop tôt. Le temps était venu pour toi d’interpréter tes propres morceaux ? Comment s’est passée la composition des chansons, paroles et musique ? Avec qui as-tu travaillé ?

J.B. : J’ai toujours chanté des reprises d’artistes que j’aime beaucoup, souvent des anciens que j’apprécie plus que les plus jeunes. Chacun ses goûts ! (rires). Chanter avec les autres et reprendre leurs chansons c’est formidable mais j’avais aussi envie d’avoir mes propres chansons. J’ai pas mal d’amis qui composent et qui m’ont aidé à donner naissance à ce premier single de deux chansons, Roland Lapouge, Patrick Oliver, Jonni Cappelot, Bernard Zappella… une belle équipe. Ils ont un tel talent qu’ils ont su reformuler à leur façon mes idées de départ.

Catalin’arts : Peux-tu nous parler de ton nouvel EP « Le Grand soir » ? Quel message aimerais-tu ou essayes-tu de véhiculer ? Qu’aimerais-tu que les gens retiennent après avoir écouté tes chansons ?

J.B. : Je ne pense pas qu’il y ait un message ce sont des chansons assez personnelles et ce qui me fait plaisir c’est d’entendre les gens les reprendre, les réinterpréter à leur façon. Tu as raison ils retiennent les chansons… c’est un des buts de tous les chanteurs.

J’ai réalisé l’EP « Le Grand Soir » avec le précieux concours de Romain Cortese et Abécé . Ils se sont investis sincèrement pour composer une très belle chanson qui est mon coup de cœur « Vivre la vie ». Ensemble nous avons beaucoup travaillé sur l’émotion. « Au nom de cet ailleurs », elle, parle de l’amour pour la musique.

Pour moi « Le grand soir » c’est le moment où l’artiste monte sur scène… c’est toujours un peu stressant… la lumière s’allume, on aperçoit les ombres des spectateurs et on sent le stress un instant, puis vient un déclic et hop le stress disparaît ! on a envie de partager, de faire vibrer les gens, de faire passer de l’émotion et d’offrir de l’amour.

 

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Copyright : JB Sparr-Trescases

 

Catalin’arts : Comment définirais-tu ton style ? Michel Sardou a revendiqué à un moment être un chanteur populaire. On dit cela aussi de Michel Delpech… chanter ses illusions, ses espérances… Cela t’irait?

J.B. : Je ne sais pas si être trop « populaire » me conviendrait… mais il est vrai que j’aime beaucoup les chansons de Michel Sardou par exemple. On ne peut le nier c’est agréable d’entendre les gens chanter nos chansons. J’ai conscience que cela peut paraître narcissique mais pour moi c’est très émouvant. On est dans le « kif » comme on dit !

Catalin’arts : Le plus joli compliment que l’on t’ait fait sur ta voix ou une de tes prestations ?

J.B. : Souvent on me dit que quand je chante j’ai à peu près les mêmes intonations que Charles Aznavour. J’adore Charles Aznavour et c’est donc forcément beaucoup d’émotions. Chacun a un timbre vocal et une personnalité dans sa voix qui en fait quelqu’un de différent. J’ai appris tout seul à chanter je suis autodidacte, je n’ai pas pris de cours de chant, je chante à l’instinct. Quand on chante c’est avec le cœur voilà ma devise.

 

 

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Copyright : JB Sparr-Trescases

 

Catalin’arts : Tu as souvent interprété des chansons des plus grands, mais as-tu un ou une artiste avec qui tu rêverais de pouvoir faire un duo ?

J.B. : Oui ! d’ailleurs j’ai eu l’occasion de la rencontrer et de lui offrir mon single… Elle m’a recontacté, je l’ai revue il n’y a pas longtemps, c’est en pourparlers… Il s’agit de Lara Fabian que j’aime depuis tout petit… on ne sait jamais les rêves deviennent parfois réalité ! (rires).

Catalin’arts : Tu as multiplié les premières parties de concerts avec des artistes de grande renommée. J’aimerais que tu me parles du spectacle de Nayah, sosie de Céline Dion. Ce doit être un moment très intense d’assister au concert de « Céline » sans Céline ! Elle est incroyable Nayah non ?

J.B. : Effectivement. J’ai rencontré Nayah sur un Téléthon où bien-sûr elle a interprété une chanson de Céline Dion mais aussi une des siennes car elle est aussi auteur, compositeur, interprète. Je connaissais cette chanson sans savoir qui l’interprétait. Je l’ai félicitée « vous savez j’adore cette chanson, c’est une belle reprise ! «  et elle m’a répondu « mais c’est moi la chanteuse ! «  on en a bien ri !

Après mon passage elle m’a dit qu’elle avait beaucoup aimé mon travail.

Nayah est au top. Elle a ressorti la chanson interprétée à l’Eurovision en Israël en 1999 où elle représentait la France que j’aime beaucoup. Sincèrement je préfère Nayah en tant qu’artiste plutôt que lorsqu’elle chante Céline Dion mais elle interprète Céline Dion à la perfection c’est vrai.

 

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Copyright : JB Sparr-Trescases

 

Catalin’arts : J’ai découvert que tu étais aussi passionné par la photographie, art que tu continues de pratiquer en immortalisant le portrait de nombreuses vedettes à tes côtés. Si tu n’étais pas chanteur, tu pourrais être photographe ?

(rires)

J.B. : Quand j’étais plus jeune je m’étais acheté un bel appareil photo et j’ai fait des shootings avec de nombreuses personnalités qui ont posé pour moi ainsi que des amis qui m’ont servi de modèle. Cela me plaît toujours. Malheureusement j’ai cassé cet appareil… Je voulais m’en racheter un mais avec les téléphones portables aujourd’hui on a de la qualité. D’ailleurs, je pense que ce n’est pas forcément sur la qualité de l’image que c’est important, parce qu’une photo cela sert à immortaliser un instant, un moment qu’on ne revivra peut-être jamais plus. J’ai toujours aimé la photographie. Récemment j’ai eu l’occasion de revoir des personnes que je n’avais pas croisées depuis très longtemps et nous avons pris des photos au restaurant. C’était l’occasion même si je ne suis pas toujours très bien coiffé (rires). Cela rappelle des souvenirs. On voit cela sur les réseaux sociaux « il y a un an vous étiez avec… ». C’est toujours avec un pincement au cœur que l’on regarde des photos d’amis qu’on ne voit pas forcément souvent.

 

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Copyright : JB Sparr-Trescases

 

Catalin’arts : Une exposition de tes photos cela serait possible ? Catalin’arts pourrait organiser l’événement ?

J.B. : Ce serait possible oui. Il se trouve qu’il y a environ cinq ans pour mon anniversaire une femme du Pas de la Case m’a offert un livre avec une rétrospective de toutes les photos que j’avais faites depuis des années. Des photos où j’étais seul, d’autres avec de grands artistes. Je les ai montrées à certains artistes qui m’ont dédicacé le livre. C’est mon petit album collector. Je n’y aurais jamais pensé. C’est vrai que cela me ferait très plaisir.

Catalin’arts : On en reparlera alors !

J.B. : Avec plaisir.

Catalin’arts : En amour qu’est-ce qui te séduit chez l’autre ?

J.B. : Je ne suis pas amoureux… sincèrement je n’arrive pas à tomber amoureux et je ne cherche pas non plus. Je préfère l’amitié, j’aime les gens à ma façon et eux ils m’aiment à leur façon. J’ai toujours privilégié mes amis à ma famille. Ce n’est pas parce que je n’aime pas ma famille bien-sûr, mais parce que j’aime les gens, je rencontre des personnes, on discute on sympathise, on accroche ou on n’accroche pas d’ailleurs… Voilà.

Catalin’arts : Quand cela arrivera tu m’appelleras pour me dire « je suis amoureux et voilà ce qui m’a séduit » !

J.B. : Bien-sûr tu auras l’exclusivité ! (rires)

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Copyright : JB Sparr-Trescases

Catalin’arts : Un défaut que tu ne pourrais ni pardonner ni accepter de qui que ce soit, un proche un ami ?

J.B. : Le seul défaut que je n’accepte pas c’est l’égoïsme. On m’a toujours appris à partager. Bien sûr si on donnait suite aux nombreuses sollicitations dans la rue au cours d’une journée… au bout d’un moment c’est nous qui n’aurions plus un sou ! (rires). Je réponds souvent présent aux associations qui me sollicitent pour soutenir à ma façon, par ma voix, par la musique. On ne peut pas changer les gens mais pour moi il faut être généreux. Bien sûr quand on n’a pas d’argent on ne peut pas donner, mais j’ai remarqué que souvent ce sont ceux qui ont le moins qui sont les plus généreux. Aux restaurants du Cœur par exemple les gens offrent de petits cadeaux mais cela vient du cœur…

Catalin’arts : Lequel des sept péchés capitaux te ressemble le plus ? (gourmandise, colère, envie, orgueil, avarice, luxure, paresse) ?

J.B. : L’envie je pense ! J’ai toujours envie de faire mieux que les autres. Parfois même je suis jaloux… j’envie certaines personnes et je l’assume complètement. Je me dis que certains ont vécu des choses que je n’ai pas encore vécues… je m’interroge, je me dis pourquoi lui et pourquoi pas moi.

Catalin’arts : Cela t’aide à aller de l’avant ?

J.B. : Oui tout à fait car je me dis que quand on veut on peut. Je me dis tiens je n’y ai pas pensé, il y a pensé avant moi et ce sera mon tour prochainement. Ce n’est pas être jaloux de la personne elle-même. Il faut profiter tant qu’on est jeune et ce jusqu’à notre mort. Par exemple aller faire un saut en parachute cela ne me dérangerait pas.

 

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Copyright : JB Sparr-Trescases

 

Catalin’arts : Tu arrives du Sud, du soleil, … quelle impression te laisse notre belle capitale Paris et ses habitants ?

J.B. : Je suis allé au Trocadéro et comme tout touriste qui se respecte j’ai acheté des Tours Eiffel en plastique que je vais m’empresser de revendre (rires)… j’adore Paris je viens souvent. J’aime bien m’y promener et à chaque fois je choisis un endroit différent. La prochaine fois j’aimerais aller au Louvre parce qu’en douze ou treize ans je n’y suis jamais allé. J’ai fait des photos devant pour faire genre comme tout le monde, mais cela s’arrête là.

J’ai aussi fait une grande découverte lors de ce séjour, incroyable même : il existe un passage piéton pour accéder à l’Arc de Triomphe !!! C’est qu’on a failli se faire écraser avec mes amis en traversant, en courant, on a fait vite… (rires) Voilà, je suis un vrai touriste.

Catalin’arts : J’aurais voulu être là pour prendre une photo et immortaliser l’instant ! (rires)
Catalin’arts : Tu aimes vivre dangereusement c’est la question que j’aurais dû te poser (rires)
J.B. : Oui et maintenant je t’ai rencontrée Catalina, je peux mourir ! En plus quand on meurt on vend plus de CD donc c’est intéressant !
Catalin’arts : Pour les héritiers ! (rires)

Catalin’arts : Les musiciens, les chanteurs, les artistes peuvent aussi jouer un rôle social. Tu participes à de nombreuses causes, un concert pour lutter contre la mucoviscidose, mais aussi défense des animaux, spectacles caritatifs… C’est un besoin vital la solidarité ? Aller à la rencontre de ceux qui souffrent, de ceux qui ont perdu la santé, de ceux qui ont besoin d’aide tout simplement, c’est naturel pour toi ?

J.B. : Oui c’est très important. On peut aussi avoir des membres de notre famille atteints par la maladie, même si on ne le révèle pas au grand jour. Dans ces cas-là je me dis, si je peux aider et si je suis libre, je viens, je participe ! Bien-sûr je ne peux pas répondre favorablement à toutes les demandes, il faut bien que je gagne ma vie, mais quand je peux je le fais avec grand plaisir. Cela me permet aussi de voyager aux quatre coins de la France et même ailleurs puisque parfois je chante dans d’autres pays. C’est important de donner de son temps, grâce à la mobilisation des artistes le public et les fans se déplacent non seulement pour l’artiste mais aussi pour découvrir l’association et par là-même, pourquoi pas, ils font un don, ils s’intéressent, deviennent adhérents, bénévoles…

 

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Copyright : JB Sparr-Trescases

 

Catalin’arts : Justement, tu gagnes convenablement ta vie ou… on peut mieux faire ?

J.B. : On peut toujours mieux faire mais j’arrive à en vivre.

Catalin’arts : Tu fais partie du collectif de centaines de musiciens et chanteurs du Pays Catalan « Le Col.lectiu Angelets de la Terra » créé en 2010 et qui rencontre un énorme succès. Le pari, qui n’était pas évident, de faire chanter en catalan presque tous les groupes de Catalogne du Nord est gagné. Sacrée aventure encore ! Quelle est ta motivation ? Tu es catalan dans l’âme ? Explique-nous.

J..B. : Je suis catalan par adoption. Ramon Faura se bat depuis plus de 7 ans pour prouver que la langue catalane est très importante, parce que nous nous sommes catalans avant d’être français. Quand il m’a contacté je lui ai tout de suite dit oui parce que je chante déjà moi-même en catalan. J’ai fait des études de catalan, c’est important. Avec nos amis on ne parle pas en catalan, mais dès que l’occasion se présente on chante en catalan par exemple lors des matchs de rugby. Et si on gagne c’est la fête ! en catalan bien sûr ! Il en va de même quand on va chanter dans des villages car ce n’est pas comme à Paris, ici les habitants des villages n’ont pas forcément l’occasion de voir des spectacles alors quand on chante en catalan cela leur réchauffe le cœur. Sur l’album n° 7 je chante la dernière chanson n° 20 comme le « vin » (rires) et j’espère que je suis le meilleur millésime de ce CD (rires). C’est une chanson de Jordi Barre, auteur compositeur interprète français d’expression catalane, décédé en 2011 je crois, avec qui j’avais eu l’occasion de discuter longuement. « Els hi fotrem ». J’en profite pour lui rendre hommage.

Catalin’arts : En 2014 avec Kriss Carter vous avez créé le concours de chant « Les Voix d’Or » organisé en faveur du Téléthon. Le but est d’aider les talents à se faire connaître : enregistrement en studio, shooting photo, participation à des concerts… encore une noble cause.

J.B. : Il y a beaucoup de talents chez nous. J’ai souvent des coups de cœur, et j’aime le partage. Je peux les rencontrer à un karaoké, sur une scène ouverte… je leur propose de venir chanter avec moi ce qui les étonne au début. Ensuite on répète ensemble une chanson et deux trois semaines après je les convie à l’un de mes spectacles. C’est souvent leur première scène. On est toujours dans le partage. A la première édition nous avons eu Mathieu Lopez (aujourd’hui Padya) qui depuis a fait la Nouvelle Star et prépare son album. Le gagnant remporte un enregistrement en studio, un shooting photo.

On travaille avec des studios qui nous prêtent leur concours car, ils le savent aussi, parmi ces jeunes il y a peut-être le talent de demain !

Pour la deuxième édition en 2015 c’est un garçon et une fille qui ont gagné. Ils étaient à égalité et on n’a pas voulu les départager. Thomas Frentz, de Perpignan, qui fait des études de sport qui est auteur compositeur interprète et Indiana Carsin, de Narbonne, aussi auteur compositeur interprète, qui joue du piano, du violon, de la guitare… et j’en passe. Les deux se sont très bien entendus et ils ont joué ensemble sur scène. Elle fait beaucoup de premières parties et on a l’occasion de se revoir. On se revoit tous y compris bien sûr avec ceux qui n’ont pas gagné, on reste tous très proches et on chante ensemble.

 

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Copyright : JB Sparr-Trescases

Catalin’arts : Tu fais partie du jury et ma question porte sur la difficulté éventuelle à juger les autres. Au casting, au départ, ils sont plus de trente, on en garde six si je ne me trompe… et le « jour J » il ne doit en rester qu’un. Comment départager les candidats ? c’est un exercice qui ne doit pas être facile. Tu as une méthode ? Le jury est-il toujours d’accord ?

J.B. : Le jury n’est pas souvent d’accord ! Pour la première édition un de mes amis qui avait participé à The Voice est venu nous rejoindre, puis on a proposé à des artistes locaux de faire partie du jury, des gens qui vivent de la scène aussi, un professeur de chant… On essaie de prendre des professionnels. Chaque candidat chante deux chansons. Le public vote aussi c’est important. Les jeunes désespèrent parfois de ne pas gagner mais ce n’est pas le but, c’est une expérience. D’ailleurs, il vaut mieux perdre parfois pour pouvoir mieux avancer.

Catalin’arts : Tes racines sont au Pérou en Amérique du Sud où tu es né. Y es-tu retourné ou envisages-tu de le faire ?

J.B. : Je compte y retourner bientôt pendant un mois, après la saison en octobre ou novembre, avant Noël. Ce sera la première fois que je retournerai dans ce pays où je suis né. J’aurais pu y aller avant. Ma famille ne s’y est jamais opposée et même elle était prête à payer le voyage. Je ne sais pas si j’y ai encore de la famille. Ma sœur l’avait fait, elle les avait contactés… mais quand ils ont répondu c’était hélas trop tard… (silence).

Si je vais au Pérou c’est plus dans l’optique de visiter, de découvrir mes racines, mes origines, le pays où je suis né comme je t’ai dit. Nombre d’amis qui y ont séjourné me disent qu’ils avaient l’impression de m’y croiser tous les jours… j’y ai beaucoup de sosies paraît-il alors…j’aimerais les rencontrer à mon tour (rires).

Catalin’arts : Si tu pouvais te produire dans n’importe quelle salle, française, européenne, voire même mondiale, laquelle tu choisirais et pourquoi ?

J.B. : J’aurais choisi le Palais de Shangaï à Levallois où nous déjeunons en ce moment… on y mange très bien ! (rires)

Non, plus sérieusement, ce serait au  » Caesars Palace » comme cela Céline Dion pourrait s’y produire … en première partie ! (rires).

En vérité, je n’aime pas trop les grandes salles, j’aime bien parler et rencontrer les gens et du coup c’est plus facile dans les petites salles. Après les événements dramatiques des attentats la sécurité s’est renforcée avec beaucoup de contrôles et souvent on ne peut plus parler aux gens. On arrive, le chauffeur nous emmène directement à la salle, aucun accès au public, et à la fin on repart… C’est frustrant et on ne peut pas savoir ce que pensent les spectateurs. Moi j’aime bien qu’ils me disent si c’était bien ou pas top. C’est comme cela qu’on avance. Parfois ce sont des musiciens qui nous donnent des conseils par exemple et j’écoute ce qu’ils ont à dire même si après bien sûr je fais un tri. Avec la Compagnie Créole on a fait beaucoup de dates et on n’avait pas trop le temps de parler parce qu’il y avait plus de 400 personnes qui voulaient un autographe et une photo et au bout d’un moment on doit partir ce n’est pas évident.

Petit scoop… quand je fais des dédicaces c’est un roman… j’écris presque un livre ! (rires).

Catalin’arts : Avec toutes ces activités, est-ce qu’il te reste un peu de temps pour toi, pour te poser, pour souffler ? Est-ce que tu as une vie privée ? Comment arrives-tu à te ressourcer ?

J.B. : Je fais plein de choses tous les jours. Il m’arrive de rester chez moi… j’éteins le téléphone, je ne réponds plus à personne et je regarde la télé. Parfois je dis que je pars, que je prends le train, mais je ne dis pas où… je prends du temps pour moi pour voir mes amis, on se fait un cinéma, une sortie, un apéro, un repas. Ils respectent ce que je fais donc il n’y a pas trop de photos qui traînent sur les réseaux sociaux… c’est mon petit monde à moi.

J’aime participer aux Feux de la Saint Jean, un événement très important. Une grande flamme qui vient de notre belle montagne « Le Canigou » descend de 2000 mètres d’altitude ; elle fait tout le tour du département, puis on allume le feu et on fait une grande grillade avec tous les gens du village. C’est un moment magique avec musique, concerts, la sardane… Chaque année je me réserve pour cela, pour faire la fête avec les amis, on se retrouve. Se ressourcer c’est important. Il y a le feu d’artifice puis on danse jusqu’à pas d’heure ! Souvent je suis sollicité pour chanter c’est vrai, mais ce n’est pas pour cela que j’y assiste, c’est pour retrouver tous mes amis que je ne vois pas très souvent, c’est un moment de retrouvailles car pour la plupart on se connaît depuis vingt ans. Certains je les ai perdus de vue parce qu’ils ont déménagé, ils ont une copine, des enfants… j’essaie de garder le contact. Certains vivent aussi avec des conjoints ou conjointes avec qui ils n’ont plus d’amour et plus de sentiments… et un jour ils devront se quitter (oh là là… partis de joie nous voici dans les réalités de la vie !) (rires).

Catalin’arts : La question que tu aurais voulu que je te pose… ou le mot de la fin …

J.B. : Ce genre de question c’est la question qu’on ne se pose jamais ! (rires)

Alors je vais choisir le mot de la fin.

Le but dans la vie c’est d’être heureux dans ce que l’on fait et je le vis très bien. Je suis à Levallois-Perret avec toi au restaurant « Le Palais de Shangaï «  où on se régale… c’est agréable des moments comme ceux-ci. Je suis venu avec mon Ami Clément Gallego que je n’avais pas vu depuis longtemps. Et cela fait plaisir aussi de te rencontrer Catalina. Le principal c’est d’aimer ce qu’on fait et de vivre tous les jours au maximum. Moi j’aime ce que je fais donc je me régale, je rencontre des gens, on discute, on fait des photos (rires), et puis après on va chanter, on va faire la fête. Ce soir je vais voir une pièce de théâtre. La vie est belle…

 

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  • Alin Diaconescu a commenté: Le 12 février 2018 à 23 h 58 min

    Le meilleur catalan par adoption ce JB!
    Une vraie succes story!
    Big up jb!

    • catalinarts a commenté: Le 13 février 2018 à 8 h 57 min

      Sí, és veritat ;) !
      Merci Alin pour votre commentaire :D !

  • Marjorie a commenté: Le 13 février 2018 à 7 h 00 min

    Il faudrait pouvoir retrouver ton professeur de musique pour le remercier. Sans lui, le monde de la musique aurait perdu quelqu’un d’extra ordinaire!

    • catalinarts a commenté: Le 13 février 2018 à 8 h 52 min

      C’est vrai…! hihi Merci pour votre commentaire Marjorie :) !

  • Abécé a commenté: Le 13 février 2018 à 7 h 37 min

    Merci pour ce bel article et les compliments de l’artiste.

    Une chanson n’est rien sans un grand interprète.

    Abécé

    • catalinarts a commenté: Le 13 février 2018 à 8 h 54 min

      Notre équipe vous remercie pour votre compliment Abécé :) !
      Très bonne journée à vous.

  • robin a commenté: Le 13 février 2018 à 8 h 11 min

    JB au naturel comme toujours , simple et attachant.

    • catalinarts a commenté: Le 13 février 2018 à 8 h 55 min

      Très attachant oui ! :) Merci pour votre commentaire Robin <3

  • Valérie Chargée de Promotion a commenté: Le 13 février 2018 à 18 h 08 min

    Un vrai plaisir nôtre rencontre Catalinarts magnifique article les aventures continue

    • catalinarts a commenté: Le 14 février 2018 à 13 h 11 min

      Notre équipe te remercie Valérie, merci pour le commentaire ! :)